03 aout 2011 Marseille, les routiers coincent sous les ponts
Tunnels : les routiers distraits poursuivis pour "mise en danger"
Trois incidents survenus en juillet dans le tunnel de la Joliette (Marseille), impliquant à chaque fois un poids lourd trop haut pour emprunter l'ouvrage, ont eu raison de la patience de la CRS autoroutière de Provence. Désormais, les chauffeurs étourdis pourront être poursuivis pour mise en danger de la vie d'autrui.
Dorénavant, les chauffeurs imprudents qui emprunteraient par mégarde un tunnel sans respecter les signalisations de limitation de hauteur seront passibles de poursuites pour "mise en danger de la vie d'autrui par le non respect d'une obligation ou d'une réglementation". C'est la nouvelle riposte trouvée par le parquet de Marseille en collaboration avec la CRS (Compagnie républicaine de sécurité) autoroutière de Provence, en charge de la surveillance et de la sûreté des tunnels de Marseille.
Une ville bloquée par les bouchons
Cette parade intervient après un incident survenu le 15 juillet dernier, à l'entrée du tunnel de la Joliette. Un chauffeur routier, manifestement distrait, n'a pas remarqué les panneaux de signalisation lui interdisant l'accès au tunnel en raison de la hauteur de son véhicule. Bilan : une barre de gabarit explosée, l'accès au tunnel bloqué pendant trois heures et plusieurs kilomètres de bouchons dans toute la cité phocéenne. Une semaine plus tard, cette fois, c'est un camion belge chargé de chaussures de sport qui venait s'encastrer à l'entrée du tunnel en détruisant au passage une plaque.
C'est signalé partout
Cette succession d'accidents, le capitaine Denis Clavet, adjoint au commandant de la CRS autoroutière de Provence, ne la saisit pas. "C'est signalé partout. Sur l'A557, qui relie l'A7 à l'A55, et sur l'A55, il y a des panneaux précisant l'interdiction aux véhicules de plus de 3,20 mètres et de plus de 3,5 tonnes ! Et tout est en place depuis l'ouverture du tunnel, en mars dernier", gronde-t-il auprès du quotidien La Provence. Le livreur belge, qui précise pourtant avoir "bien vu la signalétique sur l'A55", se justifie par le fait qu'elle ait été "plantée à droite". "Comme je roulais à gauche, je n'en ai pas tenu compte", ajoute-t-il. Ainsi, suivant aveuglément son GPS, il est venu s'imbriquer dans le tunnel. Déféré au parquet, il sera laissé libre en attendant son procès au tribunal en septembre. Son permis est quant à lui confisqué. "La réparation de la plaque qui a été détruite aura pour conséquence trois nuits de fermeture et un coût de 70.000 euros", précise le CRS.
Un mois de prison avec sursis
Se conformer sans discernement aux indications du GPS, c'était également ce qu'a fait un routier lituanien quelques jours plus tard, au volant d'un camion rempli de rouleaux de papiers destinés à l'imprimerie. Comprenant qu'il ne pouvait dépasser l'entrée du tunnel, il s'est garé, et a entrepris de réduire les suspensions hydrauliques de son véhicule pour en diminuer la hauteur. Il s'est ensuite réengagé dans le tunnel, manifestement satisfait du résultat, avant de se rendre compte qu'il ne pouvait continuer. Imperturbable, il décidé de rebrousser chemin - en marche arrière, s'il vous plaît - au milieu des voitures. Il est alors interpellé et placé en garde à vue. Le chauffeur a écopé, en comparution immédiate, jeudi dernier, d'une peine d'un mois de prison avec sursis.
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